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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 11:14

les Aurèsl'escadron du 3°RPCLe stage des Commandos Air chez BIGEARD










Au mois de mai 1957 alors cantonné à Tebessa, notre 3e RPC se voit être rejoint par un groupement de Commandos Air du colonel COULET, initiateur de ce stage chez BIGEARD.




Nous voyons arriver, de fringant jeunes gars qui après décision du capitaine Le Boudec, nous sont attribués dans notre peloton. Cinq jeunes paras Commandos viennent s'imbriquer dans notre peloton, tout de suite l'amitié s'installe ainsi que les questions sur leur formation et leur connaissance dans la poursuite d'opération à risque contre les fells. Ils sont enthousiasmés de notre allant ! Nous sommes des anciens avec bientôt deux ans d'opérations éreintantes.




Habillés et coiffé de la casquette , ils ont fier allure et se confonde avec notre unité qui à un passé des plus prometteur.




Ordre est donné de préparer les équipements pour un départ imminent. Nous allons dans une région hostile et sauvage; les NEMETCHAS, fief des Chaouias, durs combattants Kabyle rudes montagnard dans ce décor d'un autre monde, je dirait lunaire tellement les contrastes sont saisissant.




Cette chaine montagneuse continuité des AURES sert de coupure au Grand Erg Oriental et forme un mur de plus de 1200 mètres de haut fermant la porte au Sahara, empêchant l'avancée du désert.




Mais une vie intensive survie dans les vallées profondes encaissées entre deux chaines de montagne appelées djebel, avec des sommets en dent de scie déchiquetés et craquelés par le froid glacial, le vent violent qui se déchaine parfois s'engouffre dans les éboulis de rocher truffés de grottes, la chaleur torride de la journée nous accable comme un poids de fonte!




Les bahuts sont là , l'Escadron embarque avec ces élèves stagiaires heureux et fier comme des gamins dans une fête foraine, ils sont en fait dans le « cirque Barnum » de « Bruno »!!!




Après quelques heures de secousses assez rude, les camions sont à pieds d'œuvre ; il n'y a plus de piste ! Il est encore tôt le matin , le soleil cogne fort et amplifie ses rayons maléfique sur la colonne qui s'infiltre dans le décor apocalyptique . Nous attaquons les premières pentes rocheuses à souhait sur une piste minuscule qui nous conduit vers un sommet hallucinant, je connait déjà le coin pour y avoir fait deux opés en hiver, c'est dur dur ! Notre équipe Commando souffle et commence à déboucher le bidon d'eau, mais ils sont avertis que la soif appelle la soif et qu'il ne faut boire qu'a l'extrême limite une goutte pour s'humecter les lèvres, l'évaporation de la sueur qui nous sort par tout les pores de la peau, dés que nous buvons ne sert qu'a nous déshydrater un peu plus.




Prendre le cachet de sel est un impératif, nous conseillons de prendre un petit cailloux entre les dents se qui permet de laisser rentrer l'air et de ne pas s'étouffer par l'effort donné aux poumons, la colonne fume de sueur comme une mêlée de rugby, mais sa monte ! Encore quelques heures et nous approchons du sommet de mille mètres; Le froid nous saisit à cette hauteur et le vent s'engouffre dans notre treillis trempé de sueur qui laisse des trainées blanches dans le dos, sous les aisselles et au col de la veste, le sel raidit le col de la veste et frotte comme une toile émeri le cou qui change de couleur avec en surplus le soleil qui vient cuire la nuque comme un four micro onde.




Halte de quelques minutes pour regrouper les treinards mais dans l'ensemble nos nouveaux venus sont à la hauteur, ils ont eus une bonne formation de marcheur, et se maintiennent au top.




Des sonnettes sont placées et les FM 24/29 en batterie sur les endroits à risques permettent de faire le point de notre PC. À la jumelle nous apercevons un groupe de mechtas accrochées sur la pente du djebel, c'est notre destination, il va falloir descendre cette fois l'autre pente de djebel sur un circuit digne de « premier de cordée » . Enfin après bien quelques gamelles sur les genoux, nos premiers éclaireurs sont en vue des premiers vergers qui bien entretenus laissent pousser des pastèques dont c'est la saison !




Bientôt notre groupe arrive sur le sentier qui mène aux gourbis en pierre recouvert de roseaux comme toiture, le long du chemin sont stockés de nombreuses pastèques prêtent à être transportées à dos d'âne, vers un marché d'un gros village à une journée de marche. Les pauvres gars qui ont bu tout le bidon, sont assoiffés et tirent la langue en voyant toutes ces délicieuse pastèques qui les attirent comme des aimants. Aprés concertation, des pastèques sont partagées avec les plus déshydratés, nos commandos se jette sur les fruits et au poignard se coupe de larges tranches de ce délicieux melons d'eau.



Une chose est sûr, c'est qu'il ne faut pas en abuser, car ce melons vous fout une chiasse de tout les diables quand ils ne sont pas tout à fait mûr, mais le temps de prévenir nos nouveaux camarades, que les pastèques sont ingurgitées à grand coup de rot plein de satisfaction ! Quand à moi je me contente d'une petite tranche, je connait les méfaits du melons sur les intestins non habitués !




Dans la demi-heure qui suit, c'est le départ pour une marche de nombreux kilomètres dans cette vallée ou les camions viendront nous récupérés, mais j'assiste au premier symptôme du délit , les boyaux en colère commencent à rejeter les tranches de pastèque liquéfiées !! c'est la rué, les pantalons à la main pour renvoyer à sa source l'excédent des intestins et même plus ! Les pauvres Commandos ne s'attendaient pas à cette manœuvre désespérée, j'ai vu l'adjudant Commandos Air, marcher avec le futal cramponné à deux mains à en faire pitié, le derrière en choux fleur, même plus la force de ce baissé pour renvoyer le peu de liquide qui lui restait dans les boyaux, il nous suivait lamentablement, les jambes en accordéon, les tripes tordus par cette saloperie de pastèque pas assez mûr pour être mangé tel quel ! Bigeard prévenu par radio, décide de faire venir les camions au plus prés et annule l'opération, car un retour sans perdre un instant devient vital .




Nous qui prenions cette plaisanterie comme une bonne blague, nous avons dû prendre en charge les plus HS et porter leurs sacs comme punition pour ne pas avoir assez prévenus nos stagiaires du risque encouru avec ces pastèques de malheur pas assez mûre pour être mangé!!




Il est dommage de ne pas avoir par la suite, eu un contact avec nos braves stagiaires qui ont eu un sacré souvenir de leur passage au « 3 » de
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commentaires

G
bj,merci pour ce moment d'histoire,d'apres les lettres de mon oncle rené a sa maman ,il etait de ceux la qui on été malade,il fera ensuite l'opé d'agounennda,et succombera avec sentenac et 10 autres camarades ce 21/11 a timimoun.
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